" Ni l'Etat seul avec ses lois, ni les médecins seuls, ni les hygiénistes seuls ne peuvent y arriver. Seules la coopération et la coordination de toutes les forces assureront la victoire ...

J'ai la ferme conviction que dans notre pays l'éducation antituberculeuse se fera de bas en haut et que les mesures législatives seront obtenues par une pression du bas....pour être mieux fait que par le passé, (le travail) doit être partagé entre hommes et femmes. A eux de faire les lois, de créer des hôpitaux, de faire les réformes nécessaires, à nous (l'Union des femmes) de dissiper l'ignorance, de trouver de l'argent. "

  
  Charlotte Olivier
Conférence à l'Union des femmes le 29 mai 1912		  

 

Charlotte Olivier née à St Pétersbourg en 1864, morte à Lausanne en 1945.

Charlotte von Mayer a été élevée dans une famille de médecins d'origine allemande installée en Russie. Après une école d'infirmière à St Pétersbourg, elle entreprend en 1894 des études de médecine à Lausanne. Elle rencontre durant son internat le Docteur Eugène Olivier qu'elle épousera en 1901.

En pratiquant dans le canton de Vaud, elle réalise l'ampleur des ravages causés par la tuberculose. Mais surtout, en s'intéressant à l'existence de ses patients, en observant directement leurs conditions de vie, elle prend conscience de l'importance des facteurs contextuels dans l'apparition et le développement de la maladie.

Le niveau d'éducation, les conditions de logement, d'hygiène et de travail, l'alcoolisme déterminent plus directement l'état de santé des individus que ne le fait l'intervention médicale thérapeutique.

Ce constat l'amène à agir et à s'engager à des niveaux différents: soins médicaux, sensibilisation et mobilisation des femmes, modification du cadre juridique, interventions politiques, formation des professionnels de la santé et éducation des patients.

Son action politique et sociale passionnée et opiniâtre amèneront des changements décisifs:

  
 

- La Ligue Vaudoise contre la Tuberculose, qui ne comptait que 200 membres en 1911 en dénombre 9000 en 1913 du fait de la mobilisation, menée par Charlotte Olivier, de l'Union des femmes de Lausanne!

- Grâce à l'enquête minutieuse qu'elle mène par observation directe de centaines de foyers, une loi est adoptée en 1916 pour la protection des enfants placés.

- Elle obtient en 1921 la première subvention fédérale, d'un million de francs, accordée à la lutte antituberculeuse; bientôt suivie de la première loi fédérale contre la tuberculose.

- Elle forme les infirmières visiteuses et contribue à la reconnaissance de la profession d'infirmière en hygiène sociale.